Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

samedi 4 mars 2017

Abîme, pour Mil et Une

Souvent je commence ces jeux d'écriture par
Pour miletuneVoir ou non l'image support du jeu d'écriture avant de lire bla, bla, bla,*
Pour l'image de la  semaine 09/2017  où la contrainte supplémentaire et facultative est d'insérer le mot  mascarade.
parce que *
Cette fois-ci encore, l'image a toute son importance et c'est pourquoi je la mettrai à la fin

Abîme
le temps le temps
le temps de l'enfance
de l'innocence
de l'espérance
Cette installation questionnante dans son esthétique particulière me renvoie à un souvenir surgi des replis de ma mémoire cabossée par la vie. Le souvenir d'une époque où j'étais pleine de rêves et d'espoir. Même si déjà le temps m'interpellait au point d'avoir lu L'intuition de l'instant, de Gaston Bachelard, le temps d'un séjour en clinique pour opérer dans ma peau et ma chair une excroissance désordonnée.
C'était un jour d'été 1980, très loin de chez moi, dans un musée d'une ville du sud de la Californie ou du Nouveau Mexique. Les œuvres exposées étaient de facture classique. Je me souviens juste que je les avais appréciées. Dans ce musée de "province", comme on dirait chez nous, à cette heure d'une chaleur écrasante qui ne mettait pas un autochtone dehors, les visiteurs étaient rares dans ces salles climatisées.
Je me souviens pourtant de cette femme, était-elle jeune ? sans doute, qui regardait les tableaux et les photos tout en donnant le sein à son bébé avec naturel et simplicité. La scène m'avait touchée et j'avais apprécié cette liberté sobre et sereine. Rien d'érotique dans son geste qui lançait un pont entre la modernité et la tradition des temps premiers.
Je pensais partager ce sentiment avec la personne que je venais de choisir pour transformer ces rêves en réalité (était-ce vraiment un choix ?) mais il n'en fut rien.
Il a avec une ironie cinglante parlé de mascarade, et même d'exhibitionnisme. ... A côté du portrait d'une madone allaitant ...
Nous étions à peine plus de dix ans après 1968 et je découvrais peu à peu que celui qui m'avait vanté son ouverture d'esprit était  corseté dans une multitude de préjugés d'un autre âge.
D'un autre âge ?
Quand je regarde en arrière vers ces jeunes années, quand je regarde en avant le monde qui vient, j'ai l'impression non pas d'un temps immobile, mais d'un imprévisible recul vers des temps dit moyen-âgeux. Là-bas, ici, ailleurs.
Jeanne Fadosi,, jeudi 2 mars 2017
pour miletune  image 2017-09


* Les mots lus ne sont jamais tout à fait les mêmes que les mots écrits, y compris quand ils sont relus par leur auteur. Les mots impulsés par une image échappent eux aussi, et c'est tant mieux, à un seul déterminisme bi-univoque. Mais il n'est pas gratuit de lire sans voir l'image, ou en l'ayant vu ou en la voyant. Quel que soit votre choix, découvrir l'image support avant ou après, vous ne pourrez remonter le temps pour comparer les expériences.
Le choix de l'une interdit les autres.

3 commentaires:

  1. Oui lu et commenté sur Mil et Une... Là vous n'étiez plus sur la même longueur d'onde quand on pense avoir trouvé l'âme soeur ;-)déception ! Bises

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  2. Ton billet-souvenirs né de la photo de cet scénographie autour du temps qui passe est très intéressante. Ce souvenir d'une madone allaitant au musée est puissante car elle te relie au questionnement fondamental du devenir et de l'engagement d'une jeune fille en passe de créer sa propre famille.
    Merci beaucoup pour cette réflexion
    Bonweek-end

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  3. J'aime énormément ton récit... et tout ce qu'il apporte de réflexions sur ce que nous savons de l'autre, sur ce que nous pensons.
    J'aurais partagé ton point de vue sur cette madone à l'enfant... J'ai toujours trouvé très beau cette simplicité si naturelle.
    Merci, Jeanne.
    Bises et douce journée.

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