Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

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(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 9 avril 2015

Monologue d'Hamlet, de Shakespeare, traduit par François-Victor Hugo

Le texte original en anglais se trouve dans l'article précédent

Voici la traduction par François-Victor Hugo*(lire la note importante en bas de page) de la page de littérature anglaise peut-être la plus connue des français, dans le cadre de "l'étrange atmosphère" et du "monde à l'envers" proposés par lénaïg pour le   défi n°142 des CROQUEURS DE MOTS 

Le monologue d'Hamlet (French)
Être, ou ne pas être, c’est là la question.
Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir
la fronde et les flèches de la fortune outrageante,
ou bien à s’armer contre une mer de douleurs
et à l’arrêter par une révolte? Mourir.., dormir,
rien de plus... et dire que par ce sommeil nous mettons fin
aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles
qui sont le legs de la chair: c’est là un dénouement
qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir.., dormir,
dormir! peut-être rêver! Oui, là est l’embarras.
Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort,
quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ?
Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là
qui nous vaut la calamité d’une si longue existence.
Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde,
l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté,
les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi,
l’insolence du pouvoir, et les rebuffades
que le mérite résigné reçoit d’hommes indignes,
s’il pouvait en être quitte avec un simple poinçon?
Qui voudrait porter ces fardeaux,
grogner et suer sous une vie accablante,
si la crainte de quelque chose après la mort,
de cette région inexplorée,
d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté,
et ne nous faisait supporter les maux que nous avons
par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas?
Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches;
ainsi les couleurs natives de la résolution
blêmissent sous les pâles reflets de la pensée;
ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes
se détournent de leur cours, à cette idée,
et perdent le nom d’action... Doucement, maintenant!
Voici la belle Ophélia... Nymphe, dans tes oraisons
souviens-toi de tous mes péchés.

traduction de François-Victor Hugo*
John Everett Millais : Ophelia (1852)

* précision importante reçue en commentaire de Carole11 avril 2015 23:58
Bonjour, Jeanne. Juste une petite précision : cette traduction, que je connais bien pour avoir eu à la "travailler", est signée de François-Victor Hugo, le fils de Victor Hugo. Mais le "grand Victor" y a bien mis sa "patte" : traduire Shakespeare était pour cette famille en exil une occupation importante et un travail collectif.


En écho d'évidence, Ophélie, de Arthur Rimbaud 


14 commentaires:

  1. Si j'ai bonne mémoire une photo proposée un jour sur Miletune, je crois... Etre ou ne pas être.... merci Jeanne, je découvre, bises

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    1. ah bon ? je ne sais plus pour miletune. Hamlet une grande pièce de Shakespeare. Bises

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  2. Pas inspirée pour le commentaire Jeanne, car très difficile pour moi de philosopher aujourd'hui. Mon esprit est trop perturbé par de nombreux problèmes inattendus qui arrivent tous en même temps. Belle journée

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    1. Shakespeare n'est pas facile à commenter et ce morceau d'anthologie a dû faire transpirer plus d'un candidat devant une copie d'examen ou de concours
      belle journée

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    2. Suis un peu comme ton candidat devant sa feuille d'examen hihi!!! J'avoue qu'à l'école je n'étais pas très attirée par Shakespeare trop compliqué pour ma petite cervelle, mais si j'avais connu à cette époque cette façon dont on partage sur les blogs, sans aucun doute j'y aurais pris goût. Tu fais une parfaite pédagogue ;)
      Bisous Jeanne et douce soirée aux saveurs printanières.
      Domi.

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  3. La plus connue des Français, je ne sais pas...
    Je crois que nous en connaissons tous le début... mais la suite ?

    En tout cas, merci d'avoir montré l'original et cette traduction.

    ... et merci aussi pour le grand travail achevé. :)
    Bisous et douce journée.

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    1. oui tu as bien raison, au-delà des trois ou quatre premières lignes ainsi que de "dormir, rêver peut-être ..." bien peu connaissent la suite à part je suppose Fabrice Luchini ou Jean d'Ormesson dont la mémoire m'étonne toujours à son âge

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  4. Merci beaucoup, Jeanne, Hamlet avait de quoi être troublé, entre sa mère et son beau-père assassins et fourbes, son père qui le hantait et la jeune femme qu'il aimait passée de vis à trépas ... Je ne le trouve pas lâche du tout, mais lui se voit ainsi. Bises.

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    1. Oui, il avait de quoi s'interroger sur ses chances de vivre avec toutes ces infamies. Il ne se dit pas lâche, ou du moins pas tout seul. Il dit que nous sommes tous lâches parce que nous pensons

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  5. je croyais connaître cette pièce...j'apprends que Victor Hugo en a fait la traduction, je ne l'avais jamais remarqué jusqu'à ce jour...
    merci savante Jeanne
    (je vais me pencher sur mes livres pour voir le nom des traducteurs)

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    1. je n'ai aucun mérite Josette, j'ai trouvé la traduction et l'information sur Internet et je n'ai même pas vérifié que c'est bien Victor Hugo le traducteur du monologue. Ayant passé de longues années en exil en Irlande, il est logique qu'il ait une bonne maîtrise de l'anglais et qu'il se soit adonné à la traduction de la grande littérature britannique

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  6. Un texte qui n'a pas pardu une ride!

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  7. Les tourments de la vie sont là dans les mots de deux grands hommes qui expriment si bien ce que nos âmes ressentent!

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  8. Bonjour, Jeanne. Juste une petite précision : cette traduction, que je connais bien pour avoir eu à la "travailler", est signée de François-Victor Hugo, le fils de Victor Hugo. Mais le "grand Victor" y a bien mis sa "patte" : traduire Shakespeare était pour cette famille en exil une occupation importante et un travail collectif.

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